Les chants des plaines et des loups hantent le dernier album de Jean-Louis Murat, Toboggan, un disque épris, comme les précédents, de grands espaces – également musicaux. Depuis plus de trois décennies et deux ans après son dernier album, Grand Lièvre, le chanteur poursuit ainsi sa longue histoire de la marche du temps, des hommes et de la terre, avec des points d’insistance et de rupture.
Murat chante à l’oreille, d’une belle voix grave pleine de densité, des contes remplis de symboles cachés sous des tapis d’émotions. Glissent au fil des textes les secrets égrenés à la guitare de Il neige. La vie des âmes avec ce Chat noir, morceau composé à la façon d’une comptine folklorique. Ou le tranchant glacé de l’épée de Agnus Dei Babe. L’artiste murmurant dialogue avec lui-même – il double sa propre voix – et insuffle à ces mélopées chaloupées des hululements de loups, bruits de la campagne ou sons de synthés. Ce nouveau voyage au pays morne de Murat enveloppe avec sa douceur, ses stridences, sa lucidité cruelle. Un disque à écouter dans la pénombre. Ou en plein soleil.
L’Express – 03-2013
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